Vidéo_extraits
©
Gallimard
L’adaptation :
« L’étranger »
est une œuvre où le moindre mot, le moindre détail confinent à
l’essentiel…
Ainsi
mon approche d’adaptateur, en jouant du facteur temps (plus d’une année),
s’est faite tout en douceur et en fidélité par passages successifs sur
l’intégralité du texte et de constants retours en arrière. Avec pour
grandes orientations - de resserrer la toile un peu plus autour du personnage de
Meursault - de réduire le texte de moitié tout en gardant intacte la palette
de Camus et l’ensemble des strates du roman - de respecter l’équilibre et
les interactions des deux parties du récit - et de développer un rythme par
l’alternance dialogue/monologue, en basculant certaines scènes en
dialogues...
La mise en scène :
Meursault
se remémore, rejoue, revit son existence à partir du moment de la mort de sa mère.
Pour
lui, arrivé à la fin de son parcours, tout est signe et symbole. Nu-pieds,
chemise blanche et costume gris, sûr de son avenir et de son présent, il
abolit les frontières du temps et de l’espace. Il redevient le Meursault
d’avant.
Par
souci d’intégrité et de mémoire, il prête son corps et sa voix aux
partenaires et témoins de ce passé, et retranspose leurs dialogues.
Doué
de ce recul qui en fait un être à part, dérangeant et attachant, Meursault
est également un être de chair et d’émotion, un sensuel, un mystique de la
Nature au sens large. C’est dans la compréhension et l’intégration de ces
deux visages que se trouve la clef du naturel de Meursault.
La
mise en scène joue donc sur trois tableaux :
-Donner
la possibilité au spectateur de s’identifier à Meursault par le naturel de
l’interprétation.
-Créer
du rythme et de la diversité avec la mise en vie des autres protagonistes de
l’histoire.
-Une
transposition visuelle où la recherche et l’élégance de l’image
rejoignent et poursuivent le style littéraire de Camus.
Scénographie, Décor et
Costume :
Pour
accompagner Meursault dans ce voyage dans le temps et les autres : quatre
chaises et un carré dessiné avec du sable.
Ce
carré est la cellule, la morgue, le tribunal… le lieu où les choses
arrivent, y pénétrer n’est jamais anodin pour lui… Il est scène dans la
scène.
Les
chaises dessinent l’espace, Meursault les utilise au gré du chemin, elles
sont des restes de mémoire, les ombres du souvenir, les autres passagers de ce
voyage initiatique, il leur parle, elles l’accueillent, deviennent grilles de
prétoire, jurés ou vieillards.
Cette
scénographie volontairement dépouillée, cisèle l’image, met en valeur les
lignes, le corps, l’objet et la relation des uns par rapport aux autres…
Soie
et lin pour le costume, des matières nobles, naturelles et légères
telles qu’on en porte dans les pays de soleil. Une coupe qui rappelle, avec
ses tailles hautes, les années 30 mais ne les imposent pas.
Le
costume lui aussi joue dans le registre de l’évocation : par sa
souplesse naturelle, la qualité de ses tissus et sa silhouette, il est l’Algérie,
le soleil, l’amour sensuel de Camus pour sa terre natale et son dandysme que
l’on peut sans trop se tromper appliquer également à Meursault.
PRESSE Festival d’Avignon 2009
Quatre chaises à la périphérie des
quatre coins d'un carré de sable, frontière dont le franchissement n'est
jamais anodin : le décor est planté, l'action peut démarrer, les chaises
se reconfigurer au gré des rencontres, des événements - de la mort de la
mère à la mort (?) du narrateur... L'élégance, l'indolence,
l'indifférence, la nonchalance... autant de circonstances aggravantes,
sous le chaud soleil algérien, pour cet étranger à lui-même qui ne
pleura pas à l'enterrement de sa mère ni ne croit en Dieu !
C'est très vivant, ça coule
naturellement, c'est passionnant, admirablement joué et chorégraphié...
Jean-Yves BERTRAND,
RevueSpectacle.com
Vincent Barraud est seul sur scène avec 4 chaises, au
milieu et autour d'un carré dessiné par une ligne de sable, qui se
déconstruit au fil du
texte, à l'image de Meursault qui
s'ouvre "à l'indifférence du monde" et accepte froidement son destin. Le
texte d'Albert Camus est magnifié par la diction posée de l'acteur…
Il EST Meursault… De la mort de sa mère à son procès, où tout
l'accable et sa mort sur l'échafaud, face à "la haine" des hommes, on
reste accrochés aux lèvres de Vincent Barraud et littéralement portés
par son récit.
MF Alibert,
Vaucluse Matin
FESTIVAL D'AVIGNON
Albert Camus, sans fard
On va beaucoup parler ces prochains mois d'Albert Camus.
L'an prochain, on célébrera le 50e anniversaire de sa disparition et, en
2013, ce sera
le centième de sa naissance, à Drean
(ex-Mondovi) en Algérie…
Dans une autre
belle interprétation du chef-d'œuvre de Camus, Vincent Barraud a, quant à lui,
choisi de restituer l'œuvre dans sa globalité, au plus proche des
intentions de l'auteur. Il nous en parle…
Walid Mebarek,
El Watan
Meursault enterre sa mère mais ne pleure pas… Pas heureux,
pas malheureux, mais seul au monde, il se remémore les péripéties qui
l’ont
conduit jusqu’à un destin tragique.
On ne voit pas Vincent Barraud mais bien Meursault, tant le comédien
interprète avec subtilité cet homme si complexe…
Une seule vision pour un résultat singulier; une scène
seulement parée de quatre chaises, tantôt hors ou dans un carré tracé
avec du sable, et
Meursault ; parfois les autres aussi,
habilement incarnés dans une alternance entre le dialogue et le
monologue…
Voici un étranger dont il faut faire la connaissance.
Jean-Christophe Nabères,
La Provence
|
«L’étranger »
à l’Opprimé :
<
« L’étranger » de Camus, c’est notre frère à tous,
notre semblable étrangement lointain : dans sa solitude fiévreuse,
Meursault nous fascine et nous épouvante. Metteur en scène et interprète
de ce héros à la dérive, Vincent
Barraud, seul en scène comme Meursault l’est au monde, traduit
cette sombre fatalité du malentendu avec la puissance et la subtilité
d’un homme qui a beaucoup arpenté l’univers de Camus, et qui s’y
est construit…
TéléObs
Cinéma |
Celui
qui joue L’étranger de
Camus
Le défi de Vincent Barraud
Metteur
en scène, interprète, le Massicois Vincent Barraud invite le
spectateur à pénétrer dans les pensées les plus sombres d’un étranger
qui nous ressemble…
Le Républicain
|
rencontre
Vincent
Barraud
:
le
corps qui parle
Quatre
chaises, un carré dessiné d’un trait de sable, nu-pieds, chemise
blanche et costume gris.. Vincent Barraud joue « L’étranger »
d’Albert Camus. Un texte qu’il a monté et mis en scène. Un texte
qu’il porte depuis l’adolescence…
…Mais
avant de vivre cette formidable aventure, le comédien s’est fait
voyageur dans les territoires du geste et de la parole. « Enfant,
j’étais un fana de Chaplin, de Laurel et Hardy. J’inventais des
histoires nourries de burlesque. Plus tard, passionné par le cinéma,
j’allais voir jusqu’à trois films par jour »...
…Au
fil du temps, Vincent ressent le désir de monter ses propres
productions, quand, moment charnière, le festival Féron’Arts lui
propose de monter L’étranger…
…Dans
cet espace dépouillé, Vincent s’expose solitaire : « Etre
seul en scène, c’est périlleux et magique. Le spectacle ne dépend
que de soi. » Présenté pour la première fois à Féron’Arts
2000, son monologue captive. Depuis il a été joué à Paris, au Théâtre
de l’Opprimé et va être repris en 2003 à l’Opprimé ainsi qu’au
Centre culturel Boris Vian
des Ulis…
…Si
comme l’écrit Camus : « Meursault
est un amoureux du soleil qui ne laisse pas d’ombres »,
Vincent dans L’étranger
laisse un sillage d’émotions…
Massy
ma ville |
L’étranger
au Théâtre
Décor
nu pour homme seul
<…
Meursault vit les évènements de façon solidaire, solitaire, détachée.
Et c’est tout le travail de Vincent Barraud de nous montrer à quel
point Meursault semble
indifférent au monde qui l’entoure, même si, à la fin de la pièce,
le comédien, non Meursault, non Camus (on ne sait plus), clame une
envie de vivre… Par son
interprétation, Vincent Barraud rappelle que la voix d’Albert Camus
reste obstinément vivante et sensible : voix qui rappelle à
l’homme ses vraies valeurs…
Bien
Public (Semur en Auxois)
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email
: laparole.ducorps@free.fr
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