Spectacle
subventionné par le Conseil Général de l’Essonne et
soutenu par ACTE 91 Interpréter
seul une tragédie ! Est-ce
un pari, une gageure, une folie ? Tout
simplement, une envie folle ! Folle
comme le choix de faire notre métier d’artiste et d’aller au bout de ce
qu’il nous offre ! Le
désir de vivre et donner vie à ces quatre héros dérisoires et sublimes,
partager leurs contradictions, leurs douleurs, leurs bonheurs fulgurants… Avoir
cet immense et orgueilleux privilège d’incarner seul les multiples facettes
d’une même tragédie. Qu’un
seul corps, une seule bouche porte la danse des mots, les silences, le poids des
corps… Andromaque
- Pyrrhus - Hermione – Oreste
Carré
magique où chacun joue, dans une partie sans pardon, ce qui lui est le plus
cher ; où chaque instant est tendu à l’extrême ; chaque dialogue
verbal et émotionnel en porte à faux avec l’instant présent ; le
bonheur toujours en retard d’un événement sur le malheur… Double
intérieur qui tente de réguler le flot des passions, les quatre confidents
peuvent être perçus comme la voix de la conscience. Les dialogues héros-confident
s’apparentent donc plus à une conversation entre les deux pôles d’un même
être. Physiquement, il n’y a pas de réel dédoublement de l’acteur. A
l’opposé, durant les dialogues entre héros, chacun a une claire identité
physique et spatiale. A l’intérieur de chaque acte, l’œuvre se structurant
par une alternance de scènes entre héros et scènes héros/confident ;
cette différente de traitement ajoute un élément de rythme à la pièce,
renforce les notions de quatuor, et d’isolement de chaque personnage à
l’intérieur de lui-même. Corps
et Espace : ponctuation de l’acteur
Le
corps absorbe et intègre les courants et contre-courants de la vie, puis les
restaure dans son anatomie et sa gestuelle … L’espace
est champs d’investigation, chaque personnage s’y confronte différemment,
l’investit ou le rejette… Il n’a pour limite que la perte du contact avec
le spectateur. Ici
encore, la dimension visuelle et corporelle est présente comme un facteur
naturel, un membre à part entière du métabolisme de la pièce, l’oxygène
du texte ; jamais dominant, toujours sous-jacent. Un
violoncelle et son instrumentiste pour partenaires
Pour
accompagner la double voix du poète et de l’acteur, le chant d’un
violoncelle. Il est… Respiration
d’une scène à l’autre - Écho ou contrepoint du dialogue et de l’action
- Prologue ou épilogue - Une présence… Un
banc en bois
Un
banc d’église nu et sans dossier, austère, essentiel dans sa présence et
son utilisation scénographique. Évocation de l’austérité janséniste,
ferment racinien… et de l’essentiel de ces conflits de sentiments et
d’orgueils… Un
Homme en smoking
Un
homme en smoking noir assis sur un banc d’église… rencontre des pouvoirs
temporels et spirituels… Les quatre protagonistes sont des princes, des êtres
d’exception réunis dans un même moment exceptionnel ! Quelle tenue réunit
mieux ses différents impératifs d’exception que le smoking ? Habit qui
abolit les frontières du temps et des modes… Incarnation
ou Chant racinien ? Les
personnages sont incarnés sans pour autant être banalisés, afin que le
spectateur puisse s’abandonner dans cette partie d’échec à 4, vivre ses
ressorts, ses enjeux et ses
drames... ainsi que le souhaitait Racine, qui parlait pour la tragédie :
« …d’une contemplation vivante… », et qui déclarait :
« …plonger le spectateur dans cette tristesse majestueuse qui fait
tout le plaisir de la tragédie. ».
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